17% des animaux marins menacés d’extinction

by spotmydive


Si le taux d’émission de gaz à effet de serre reste identique dans les années à venir, 17% de la biomasse mondiale des animaux marins disparaitront. C’est ce que révèle une étude du consortium FishMIP Fisheries and marine ecosystem model intercomparaison project, publiée dans la revue américaine PNAS.

35 scientifiques, originaires des quatre coins du monde, ont effectué plusieurs projections pour étudier l’impact du changement climatique sur les espèces marines .En se basant sur plusieurs modèles climatiques et écosystémiques, ces chercheurs proposent la première évaluation globale des effets du réchauffement sur la faune aquatique. Le résultat est plus qu’alarmant. D’ici 2100, 17% de la totalité des poissons, invertébrés, mammifères aquatiques auront disparu si des efforts plus grands ne sont pas faits.

Néanmoins, si les Accords de Paris de 2015 sont respectés et si l’augmentation du mercure ne dépasse pas 2°C, alors, ce déclin se limiterait à 5%. Or le niveau record mondial de gaz à effet de serre de 2017 permet de prévoir une augmentation du mercure de 4°C. En effet, un rapport de l’Organisation météorologique mondiale indiquait que durant cette année 2017, le CO2 a atteint 405,5 ppm cela correspond au nombre de molécules de gaz à effet de serre considéré par millions de molécules d’air. L’étude montre ainsi que l’augmentation du mercure, dans les décennies à venir, sera proportionnelle au pourcentage d’espèces aquatiques qui disparaitront.

Les poissons et les mammifères marins les plus menacés

On compte déjà des centaines d’animaux marins en voie de disparition, tel que le thon rouge ou les tortues marines. Mais, au vu des projections effectuées par les chercheurs du FishMIP, les efforts menés par les programmes de protection risquent d’être vains. Toutes les projections annoncent une irrémédiable disparition d’une partie des ressources halieutiques, quelles que soient les mesures concrètes qui seront prises.

L’étude démontre encore que les mammifères marins et les poissons seraient les espèces les plus touchées, dans les années à venir, par le réchauffement climatique. La chaîne alimentaire serait alors fortement déséquilibrée. Les populations de planctons connaîtront un plus faible déclin. Cependant, certaines régions seront plus affectées que d’autres.

En effet, les endroits de la planète aux climats tempérés et tropicaux verront leur biomasse aquatique diminuer plus sensiblement qu’ailleurs. L’étude prévoit dans ces régions des déclins de l’ordre de 40 à 50%. C’est une hécatombe qui est prévue car la faune marine est déjà affectée par les conséquences des activités humaines. En revanche, les projections des chercheurs démontrent que la biomasse marine présente dans les régions polaires du globe pourrait croître.

Ainsi, si cette funeste hypothèse tend à se confirmer dans 40 ans, elle aura un impact sur les espèces animales mais également sur les hommes. Les habitants des régions dépendant de la pêche se retrouveront alors sans ressource. C’est donc un problème de sécurité alimentaire qui est mis en évidence à cette occasion. La mise en place de mesures concrètes et immédiates semble plus nécessaire que jamais. Les scientifiques demandent ainsi à la communauté internationale de réagir en conséquence afin d’éviter le pire.

Article rédigé par Loïs Rakotonoera