Stress et hyperventilation en plongée sous marine

by spotmydive


L’essoufflement est un sentiment difficile à vivre en immersion. S’il n’est pas contrôlé et maîtrisé, l’hyperventilation en plongée sous-marine peut être dangereuse et avoir des répercussions graves pour le plongeur. L’objectif de cet article est de résumer la sensation d’essoufflement en plongée et d’expliquer comment la gérer. L’hyperventilation est l’un des principaux risques en plongée sous-marine. On appel aussi ce phénomène l’hypercapnie en plongée sous marine.

COMMENT ÉVITER L’ESSOUFFLEMENT PENDANT LA PLONGÉE SOUS-MARINE?

PROCESSUS DE RESPIRATION PENDANT LA PLONGÉE SOUS-MARINE

Comme tout le monde le sait, notre corps a besoin de renouveler l’air régulièrement pour fonctionner. Nos cellules ont besoin d’oxygène pour fonctionner, tout comme les machines ont besoin d’électricité pour fonctionner. Le processus produit des déchets qui doivent être évacués. Ces déchets sont en grande partie du dioxyde de carbone. L’oxygène et le dioxyde de carbone sont transportés à travers les poumons et le corps entier. C’est dans les alvéoles pulmonaires que l’échange entre l’oxygène et le dioxyde de carbone se fait par osmose, phénomène de transfert de gaz à travers la paroi fine des cellules. En bref, nous devons absorber l’oxygène et expirer le dioxyde de carbone.

Il semble important de réexpliquer les bases de la respiration. La respiration est l’alternance d’air frais. Pour donner une idée, nous effectuons en moyenne 22 000 à 23 000 cycles respiratoires par jour, ce qui représente 16 à 22 cycles respiratoires par minute. Le cycle respiratoire varie d’une personne à l’autre et dépend de plusieurs facteurs tels que l’âge, la santé, la fatigue, le niveau de stress ou la réaction à des efforts violents. Nos poumons ne sont pas identiques, le cœur occupe une place non négligeable dans le thorax. Pour simplifier, nous admettons qu’en moyenne nous avons une capacité respiratoire d’environ 4,5 à 5 litres d’air.

COMMENT RESPIRER BIEN PENDANT LA PLONGÉE?

Lorsque nous respirons, seulement 0,5 litre d’air est renouvelé. Cela peut sembler plutôt faible par rapport à 4,5 litres, mais cela est très suffisant dans des conditions de vie normales. Cependant, en plongée sous marine, les choses de ne passent pas de la même manière qu’en surface. Pour se débarrasser de ce dioxyde de carbone stocké dans les poumons, il est nécessaire d’effectuer volontairement des expirations forcée et profonde. Cela vous permet de renouveler jusqu’à 2 litres d’air, au lieu de 0,5 litres. En plongée sous-marine, l’important est donc de prendre de grandes inspiration, de faires de longues expirations et de bien expirer la totalité de l’air que l’on a dans les poumons.

L’ÉNERGIE, UN PIÈGE POUR LES DÉBUTANTS

En écrivant ces lignes, je ne peux m’empêcher de penser à mon premier problème de respiration en plongée. Je venais alors de commencer mon Open Water Course en Thaïlande et nous avons dû descendre dans le bleu jusqu’à 18 mètres de profondeur pour ma première plongée en eau libre. Pendant la descente, j’ai ressenti un peu de stress et à quelques mètres du fond, une sensation étrange est apparue. Mon cœur battait la chamade et je sentais que le détendeur ne délivrait pas assez d’air, je commençais à avoir une horrible sensation d’étouffement qui me faisait paniquer. Tandis que mon stress et mes difficultés augmentaient, la palanquée, elle a commencé la plongée et s’éloignait lentement de moi. Je réalisais que j’aurais dû réagir plus tôt et il était maintenant trop tard pour prévenir la palanquée. Palmer était tout simplement impossible car j’étais littéralement entrain d’étouffer. Je me retrouvais donc seule face à mon stress et mon hyperventilation. Il ne fallait surtout pas perdre mon détendeur et boire la tasse car à cette profondeur, le risque était réel. Cette pensée, bien que pertinente, ne faisait qu’augmenter mon stress.

Grâce à mes cours de plongée, je savais qu’il était impossible de remonter à la surface. Il ne me restait qu’une solution. J’ai vidé mes poumons à fond en expirant autant que possible et en ralentissant le rythme de mes inspirations. Je devais me calmer et me concentrer sur ma respiration. Oui, cela semble facile dit comme ça mais ce n’est pas le cas. Quelques secondes plus tard, j’étais déjà mieux, je parvenais à renouveler mon air et mon cœur a commencé à se calmer. Mes compagnons de plongée étaient morts entre-temps, tranquillement agenouillés sur le sable. J’ai ensuite indiqué mon essoufflement et rassuré les autres immédiatement avec le signe OK. Mais quand cela vous arrive, c’est un sentiment très effrayant. De plus, après cette expérience, le reste de la plongée est toujours plus stressant et pendant l’hyperventilation. Être essoufflé pendant une plongée n’est clairement pas la meilleure façon pour optimiser sa consommation d’air pendant une plongée sous-marine.

MAIS QUELLE EST LA CAUSE D’UNE HYPERVENTILATION PENDANT LA PLONGÉE

Déjà, il faut se rappeler que lorsque vous commencez à plonger, l’utilisation correcte des ailettes est difficile et demande beaucoup d’efforts, donc en conséquence, cela augmente la consommation d’air. Si vous respirez trop rapidement en profondeur lors d’un effort violent, vous produisez une surdose de dioxyde de carbone qui s’accumule dans les poumons. La plupart des plongeurs ne pensent pas à exhaler profondément de temps en temps pour évacuer ce gaz toxique.

Soudain, la pression partielle de CO2 augmente dans le sang tandis que celle de l’oxygène diminue. Même si c’est loin d’être le cas, le cerveau analyse la situation comme critique et vous fait ressentir très fortement ce manque d’air, le mode panique vient de commencer, c’est le début de l’essoufflement. Si vous ajoutez le fait que lorsque vous apprenez la plongée sous-marine, tout peut être une source de stress et, par conséquent, vous pouvez facilement ressentir de l’inconfort en respirant sous l’eau.

COMMENT GÉRER LA COURT-CIRCULATION DU SOUFFLE PENDANT LA PLONGÉE?

L’expérience est terrible et effrayante, mais il est facile de s’en débarrasser en suivant ces quelques étapes:

  • Arrêtez immédiatement tout effort et essayez d’avertir votre binôme ou votre instructeur. Ici, un buzzer sous-marin peut être très pratique. Si vous êtes un peu trop loin et qu’il n’y a aucun moyen que vous ayez l’attention de l’équipe, vous ne devriez pas essayer de palper rapidement pour les avertir. Passez plutôt directement à la phase deux.
  • Asseyez-vous sur une zone claire et stable en expirant soigneusement et en inspirant complètement, avec une allure lente si possible.
  • Essayez de penser à autre chose, par exemple en vous concentrant sur le rythme du battement de cœur.
  • Utilisez l’auto-persuasion, pour vous persuader que tout va s’arranger en quelques secondes, restez calme et donnez-lui du temps. Tout va bien, juste le souffle. Continuez à expirer et inspirez lentement et profondément. Mais, dès que les signes d’apaisement apparaissent, vous devriez revenir à une respiration plus normale.
  • Lorsque vous vous sentez un peu mieux, montez quelques mètres pour baisser la pression et attendez que tout se rétablisse, cela prendra très peu de temps.

En quelques minutes, tout redevient normal. Si vous ne vous sentez vraiment pas à l’aise ou trop effrayé après cette expérience, n’hésitez pas à le dire au divemaster ou à l’instructeur. Il n’y a pas de honte à arrêter une plongée.