Un serpent de mer vire au noir pour se protéger de la pollution

by spotmydive


Dans les récifs coralliens de l’Indo-Pacifique, les eaux de certaines zones sont tellement polluées, que les serpents de mer à tête de tortue ont changé de couleur pour survivre.
Les Emydocephalus annulatus, serpents à tête de tortue, vivent dans les eaux d’Asie du Sud-est, d’Australie et de Nouvelle-Calédonie. Certains d’entre eux fréquentent les eaux polluées, près des centres industriels et urbains. Des chercheurs français et australiens ont constaté que ces reptiles marins arboraient une tenue d’un noir intégral, alors que d’habitude ils sont rayés. Ils ont aussi remarqué que ces espèces muaient beaucoup plus souvent que les autres.

Copyright: Jim Catlin Photography

Une adaptation pour survivre à la pollution

Les scientifiques ont alors procédé à des analyses sur les peaux de ces animaux et ont constaté qu’elles contenaient une concentration de toxines beaucoup plus élevée que chez les individus des zones non polluées. Cette peau foncée permettrait, aux serpents marins urbains, de rejeter les métaux lourds ingérés, cuivre, plomb, zinc, ou autres, chaque fois qu’ils muent. Il s’agit du phénomène de mélanisme industriel. Ce n’est pas le premier cas observé. Au XIXe siècle déjà, on avait constaté que le Biston betularia, grand papillon de nuit, aux ailes blanches tachetées de noir, qui vivait près des grands centres industriels britanniques, s’était paré d’une robe toute noire. Cette transformation lui permettait de se confondre avec la noirceur de la suie qui recouvrait les arbres.