Les Pêcheurs Guyanais se Mobilisent pour protéger les Tortues marines

Chaque année, après un long périple semé de dangers, la saison de ponte est ouverte. Les tortues marines viennent pondre sur les plages de Guyane. La région française s’est engagée dans un plan national pour la protection des tortues marines.

Très friandes de méduses, les tortues avalent souvent par mégarde des sacs plastiques, les confondant avec leurs proies préférées. Elles sont souvent capturées par les filets de pêche placés au fond de l’eau. Et comme nous l’explique Guilhem Santelli, un chargé de mission de l’association Kap’Natirel «Une tortue marine tient quinze à vingt minutes en apnée quand elle s’alimente. Mais, emprisonnée dans un filet, elle s’affole, et il faut intervenir très rapidement, avant qu’elle ne s’évanouisse». Parfois, elles réussissent à sans sortir, mais gardent souvent, en souvenir, un hameçon planté dans la bouche !

Les tortues marines sont aussi trop souvent victimes du manque de sélectivité des chalutiers de pêche et, proies non désirées, elles restent prisonnières de leurs filets de pêche. Sur les plages, les œufs enfouis dans le sable restent vulnérables, ils sont convoités par les braconniers qui n’hésitent pas à les voler!

Mais depuis 2010 les pêcheurs guyanais équipent leurs bateaux d’un astucieux filet de pêche, le TED Turtle Excluder Device. Avec ce dispositif, les tortues de mer ,emprisonnées dans le chalut, sont arrêtées par une grille et dirigées vers une porte de sortie. Très efficace, Le TED a fait chuter de 20 à 40% la prise de ces animaux. Les requins et les raies bénéficient eux aussi de cette protection. Les pêcheurs, quant à eux, voient leur initiative récompensée car leur travail de tri devient beaucoup plus facile. Depuis 2010, ce dispositif est obligatoire en Guyane.

En 20 ans la pêche a tué, sans le vouloir, plus de 8 millions de tortues de mer, espérons que cette initiative ne reste pas isolée, et que tous les pêcheurs imitent leurs confrères guyanais.

Si cette région a décidé de s’engager dans un plan national d actions pour conserver les tortues marines, c’est parce qu’elle possède cinq des sept espèces de tortues existantes au monde : tortue luth ; tortue olivâtre ; tortue verte ; tortue imbriquée ; tortue caouanne.

Les menaces qui pèsent sur les tortues marines s’accumulent. Outre la pollution au plastique et les filets de pêche des chalutiers, le développement touristique en fait aussi partie. Ce sont d’ailleurs ces tortues marines qui attirent les touristes. La région possède l’un des plus grands sites de pontes des tortues luth.

Les acteurs du territoire demandent ainsi à tous, pas seulement aux touristes, de respecter les pontes des tortues marines. Il ne faut pas perturber les tortues sur les plages en plein aménagement de nid ou en pleine ponte. La sensibilisation est très importante dans ce plan national car tous les citoyens peuvent participer activement à la préservation de ces magnifiques animaux. Ce sont des espèces menacées sur tout le globe. L’urbanisation des plages et le braconnage des œufs comptent parmi les nombreuses menaces planant au dessus des tortues.